En 1937, les trois frères Maserati encore vivants vendirent Maserati au groupe Orsi et fondèrent après la seconde guerre l’Officine Specializzate per la Costruzione Automobili Fratelli Maserati – autrement dit O.S.C.A – pour fabriquer des voitures de compétition en série limitée. L’une des raisons du départ des frères Maserati était qu’ils ne voulaient pas être impliqués dans la construction de voitures de tourisme, se vouant uniquement à la compétition pure et dure.
OSCA était une minuscule entreprise, ne fabriquant jamais plus de 30 voitures dans l’année, toutes destinées à la compétition. Son premier modèle, présenté en 1948, fut la MT4 (Maserati Tipo 4), une petite « torpille » animée par un moteur de 1 092 cm3 à un arbre à cames en tête, qui remporta d’emblée des succès aux mains de Luigi Villoresi. À partir de 1950, apparut un nouveau moteur à double arbre à cames en tête OSCA, construit en diverses cylindrées jusqu’à 1,6 litre, mis au point par les frères Maserati pour Fiat.
Simultanément, tandis que son moteur double arbre équipait les sportives haut de gamme de Fiat, OSCA commença produire ses propres modèles de tourisme, rompant avec les principes qui avaient poussé les frères à abandonner la marque Maserati. La 1600 GT d’OSCA était construite autour d’un châssis tubulaire équipé du même moteur mieux préparé. Selon le livre de référence d’Orsini/Zagari sur la marque OSCA seulement 128 exemplaires de la 1600 GT furent construits par l’usine, avec différentes carrosseries par Fissore, Boneschi, Morelli et Zagato.
Le châssis 119, l’un des trois cabriolets OSCA 1600 GT produits et l’un des deux seulement à châssis tubulaire, est équipé du moteur OSCA à double arbre à cames en tête mentionné plus haut, le plus puissant utilisé sur les voitures carrossées par Fissore, qui développait 105 ch, alimenté par deux carburateurs Weber 38 DCOE et associé à une boîte à quatre rapports. Ce cabriolet a été exposé sur le stand de Fissore au salon de Turin en octobre 1963 et était le second exemplaire à recevoir ce type de carrosserie en aluminium. Il était à l’origine bordeaux comme aujourd’hui et arborait les enjoliveurs optionnels sur les roues en alliage Amadori.
La voiture n’a jamais été restaurée et se présente dans son état d’origine, ayant été bien préservée pendant une longue période dans des collections privées. L’intérieur conserve sa sellerie en « leatherette » d’origine, délicieusement patinée. Le tableau de bord est doté d’une radio Motorola et des classiques instruments Jaeger derrière un impressionnant volant Nardi. La batterie est logée dans le puits de pédalier côté passager, comme sur les Maserati de compétition.
Extrêmement rare et représentant le meilleur de la carrosserie italienne sur mesure de l’époque, ce magnifique cabriolet OSCA est un bel exemple de la réussite automobile italienne.
Estimée de 350 à 400 000 €.