Madame Joska Bourgeois (1913-1994), après la Seconde Guerre mondiale, obtint le statut d’importatrice Jaguar pour la Belgique auprès de William Lyons. Elle lui fit rapidement remarquer qu’il manquait quelques modèles dans la gamme, notamment un cabriolet et un coupé. Après négociations, William Lyons autorisa la production de 50 exemplaires à partir des trois prototypes imaginés et nommés par Madame Bourgeois : Flying Jaguar, Golden Arrow et Jaguar Meteor.

Ses relations dans le monde de la course, notamment avec le vainqueur du Grand Prix de Belgique 1951, Nino Farina, lui permirent d’impliquer dans l’aventure la firme familiale de ce dernier, le carrossier italien Stabilimenti Farina. Trois châssis (deux coupés nommés « Meteor » et « Flying Jaguar » et un cabriolet appelé « Golden Arrow »), ont été conçus d’après un dessin de Giovanni Michelotti sous la direction du chef designer Franco Martinengo au sein de la firme Stabilimenti Farina, et resteront des exemplaires uniques, contrairement à l’intention initiale, et exposés au salon de l’automobile de Bruxelles en 1952. Alors que la Meteor et la Golden Arrow étaient construites sur un châssis MK VII, la Flying Jaguar était construite sur un châssis XK120.

Exposée au Salon de l’Automobile 1952, la Jaguar Mk VII Coupé Meteor présentée à la vente, fut acquise par Lucien Bianchi, pilote de Formule 1 et d’Endurance, charmé par son élégante allure italienne aux performances intéressantes que ses 160 chevaux proposaient. L’auto, quelques années plus tard, devint la propriété de Roland Urban, président du Jaguar Drivers’ Club de France et auteur de l’ouvrage Les Métamorphoses du Jaguar (paru en 1993), qui la présenta dans son ouvrage pour sa carrosserie unique. Ce dernier la proposa lors d’une vente aux enchères exceptionnelle en 2005, consacrée à la firme Jaguar, dans laquelle l’actuel propriétaire, collectionneur averti de Coach originaux jusqu’au milieu des années 1950, en fit l’acquisition.

En vue de sa présentation au célèbre Concorso d’Eleganza de la Villa d’Este 2013, sur les bords du lac de Côme, en Italie, l’actuel propriétaire la fit restaurer en 2012 pour une somme avoisinant les 75 000 € et la fit équiper de nouvelles roues Borrani pour 10 000 €. Le moteur, la carrosserie et la sellerie furent restaurés, en conservant le plus possible les éléments d’origine, notamment le tableau de bord et les panneaux de portes. Livrée originalement en conduite à droite, elle fût mise en conduite à gauche, probablement par son premier propriétaire belge, configuration que l’actuel propriétaire décida de conserver.

Cet élégant coupé noir à la sellerie en cuir lie de vin et aux attrayantes roues Borrani à rayons chromés, équipé du beau six-cylindres XK de 3,5 litres, est un exemplaire unique et l’une des dernières créations des Stabilimenti Farina, qui fermèrent en 1953. Il associe une allure italienne raffinée, un luxe tout britannique et une touche de sportivité.

Cette auto unique (Châssis 710908) est estimée entre 250 et 350 000 €.