Présentée à l’IAA de Francfort en 1961, la BMW 3200 CS succède (tardivement) au coupé BMW 503 de la gamme « Barockengel »et sort de la plume du carrossier turinois Bertone.
La conception de la voiture est l’une des premières de Giugiaro, qui est embauché en 1959 comme apprenti par Bertone et donne à la voiture une ligne de voiture de sport sobre à l’italienne avec des fenêtres panoramiques et des vitres latérales sans cadre, dans le même esprit que pour l’Alfa Romeo Giulia GT, qu’il dessine au même moment.
Deux prototypes étaient déjà construits en 1960, mais BMW traversait une grave crise de ventes à l’époque, et la décision de les construire n’a pas pu être prise car, malgré le prix élevé de près de 30 000 Deutsche Mark, les grosses voitures haut de gamme de BMW fabriquées à la main étaient considérés comme déficitaires1. La 3200 CS était luxueusement équipée, étant notamment l’une des premières voitures allemandes avec des vitres électriques. Elle offrait un espace et un coffre généreux pour sa catégorie, mais elle fut à peine remarquée lors de sa présentation à l’IAA en 1961, puisque la « Neue Klasse » (BMW 1500) tant attendue et présentée au même moment attira l’attention de tous. Le marketing de BMW était également faible. Pendant toute sa période de production, elle n’a été soumise à aucun test par les principaux magazines spécialisés allemands, contrairement aux modèles concurrents de Mercedes ou même d’Alfa Romeo.
La BMW 3200 CS est la dernière BMW avec un châssis de construction traditionnelle sans carrosserie autoportante. La boîte de vitesses n’est plus directement fixée au moteur (comme dans les 501/502, 503 et 507), mais fixée de manière flexible au châssis à la hauteur des sièges avant et reliée au moteur par un court arbre à cardan. Les ceintures de sécurité ne sont pas de série. Avec des doubles triangles avant et des barres de torsion, le châssis est très complexe. Différents rapports d’essieu arrière pouvaient être commandés, mais pas de boîte de vitesses à 5 rapports. Contrairement au coupé Mercedes, il n’y a pas de direction assistée et les freins sont à disque uniquement sur les roues avant. Certains éléments stylistiques caractéristiques de la BMW 3200 CS, tels que le montant C avec le « pli Hofmeister » qui est encore typique des BMW d’aujourd’hui, ont été adoptés et poursuivis à plusieurs reprises par BMW, comme sur les coupés suivants, la BMW 2000 C/CS et la BMW E9 à moteur six cylindres.
Le moteur V8 de 3 168 cc en aluminium et à deux carburateurs délivre 160 ch; Associé à une boîte de vitesses manuelle à quatre rapports, un essieu arrière moteur, de freins à disque sur les roues avant et de ressorts à barre de torsion aux quatre roues, la voiture atteintune vitesse de pointe de 200 km/h.
C’était la première BMW à mettre en vedette le Hofmeister Kink (ou coude Hofmeister) qui allait devenir le symbole design de la marque. Il s’agit de la courbe qui vient entourer l’extrémité de la vitre arrière. Elle porte le nom de Wilhelm Hofmeister, alors directeur du design de BMW.
Un lifting a été effectué sur la voiture présentée ici et portant le numéro de châssis 76.176 : passage du tableau de bord en tôle à un tableau en bois, sièges en cuir de série, ventilateur à couplage visqueux et boîte de vitesses directement bridée sur le moteur sont les principaux changements. A noter que la voiture possède un toit ouvrant électrique en acier et des vitres électriques.
Un cabriolet a été construit en un seul exemplaire pour le principal actionnaire de BMW, Herbert Quandt, en remerciement de son implication financière et personnelle dans la restructuration de BMW au début des années 1960.
Peu visibles à l’époque, les coupés Bertone font aujourd’hui partie des rares et recherchés coupés 8 cylindres allemands des années 60.
Conçue par Giugiaro pour Bertone., la BMW 3200 CS fut produite à plus de 500 exemplaires entre et quelques 50 véhicules encore existants.
Comptez de 90 à 110 000 €.