Lorsque l’ingénieur en chef des projets de Rolls-Royce, Ivan Evernden, a entrepris de créer une Bentley haute performance pour les années 1950, son défi était d’allier le raffinement et la sophistication à une véritable rapidité d’exécution. Bien que ce ne soit pas une mince affaire, l’objectif a été atteint avec brio. Avec une vitesse de pointe d’environ 190 km/h, la Continental est devenue la voiture à quatre places la plus rapide du monde, tout en conservant les qualités luxueuses associées au nom de Bentley. Lorsqu’elle a été dévoilée, la Bentley était l’une des voitures les plus élégantes jamais produites, un honneur qu’elle conserve encore aujourd’hui.

Habillée d’une carrosserie en aluminium signée H.J. Mulliner, la Continental a gagné en performance grâce à son poids relativement léger et à une aérodynamique soigneusement mise au point dans la soufflerie de Rolls-Royce. Sous sa carrosserie, la voiture utilise le même châssis « cruciforme » et les mêmes trains roulants que ses sœurs berlines, tandis que les améliorations mécaniques sont étonnamment peu nombreuses. Le modèle coûtait 6 928 £ à une époque où le salaire annuel moyen au Royaume-Uni était de 468 £, ce qui signifie que seuls les amateurs les plus fortunés pouvaient s’offrir ce chef-d’œuvre décadent. En conséquence, la production s’est arrêtée à 207 unités après trois ans d’existence.

Les 25 premiers Continental de la série « A » – dont cet exemple, châssis BC23A – utilisaient le châssis de l’ancienne Bentley Mk VI. Finie à l’origine en noir, la Type R a été commandée pour livraison en septembre 1952 et expédiée à Franco-Britannic Automobiles de Levallois-Perret au début de l’année 1953. La Bentley à conduite à droite a été livrée à son premier propriétaire, Jacques Foussier, le 31 mars, et lui est restée fidèle pendant la décennie suivante. La Continental a été conservée par son deuxième propriétaire, Monsieur Roussel, jusqu’au milieu des années 1970, date à laquelle elle a été acquise par le collectionneur Alain Rouhaud. Pendant les 40 années où Rouhaud en a eu la garde, la Bentley a arboré un buste de Lénine à la place de l’habituelle mascotte ailée « B », bien que cette dernière ait été rétablie depuis. La Continental est passée à son quatrième propriétaire en décembre 2016.

Équipée de sièges légers, d’une boîte de vitesses manuelle, de jupes arrière et de phares jaunes d’époque, cette quintessence de la Bentley d’après-guerre a fait l’objet d’améliorations d’une valeur d’au moins 20 000 euros à l’Atelier Tisserand Restauration de La Chapelle-Gauthier, en France, en 2021.
Une icône de l’opulence des années 1950, alliant un design extérieur intemporel à un intérieur finement aménagé.

Cette auto (châssis BC23A) est l’un des 25 exemplaires de la série « A » de la Continental, sur une production totale de 207 exemplaires.

Comptez de 750 000 à 1 000 000 $.

 

Châssis BC20A de 1953 :