Dans les années 1950, avec la croissance de la prospérité et de la production automobile, la passion pour le sport automobile a connu un âge d’or. Les constructeurs italiens dominent les courses : Abarth, Alfa Romeo, Ferrari, Maserati et toute une série de petits spécialistes comme Stanguellini et Ermini. Certains des meilleurs pilotes étaient italiens : de la vieille garde comme Nuvolari et Varzi, aux jeunes comme Villoresi, Ascari, Farina, Fagioli, Castellotti, Taruffi, les Conti Marzotto… Enfin, certaines des courses les plus importantes se sont déroulées en Italie : une Monza, mais surtout sur nos routes quotidiennes, comme la Mille Miglia, la Targa Florio et une infinité de petites courses locales.
Dans ce contexte, l’industrie automobile s’est logiquement équipée pour répondre aux besoins du public, en proposant des produits conçus pour un usage sportif, mais dérivés de modèles produits en série, afin de limiter les coûts.
L’un des modèles les plus réussis est la Fiat 1100 TV (Turismo Veloce), une berline quatre portes à la mécanique plus « méchante ». Elle a été présentée au salon de l’automobile de Paris en 1953, quelques mois après la berline de la série 1100/103.
Un petit nombre de 1100 TV a été produit par Fiat en version plate, c’est-à-dire sans la carrosserie, afin de donner à des spécialistes extérieurs la matière première pour créer des voitures uniques.
L’un d’entre eux était le Coupé réalisé par Pinin Farina en un peu plus de 700 exemplaires.
Pour créer cette petite mais méchante voiture sur mesure, Pinin Farina a puisé dans son bagage stylistique inégalé, et le résultat ne pouvait pas être plus éloigné de la berline dont elle dérive : elle est aussi bourgeoise et paisible que le Coupé était agressif et élégant. La parenté avec deux des voitures les plus réussies de tous les temps, toutes deux turinoises et créées par Pinin Farina, est évidente : la Cisitalia 202 et la Lancia Aurelia B20.
Les proportions sont naturellement plus compactes, dictées par le châssis 1100, qui a également permis de réduire le poids au profit des performances.
Par rapport aux nombreuses créations artisanales – qui ont également marqué l’histoire du sport automobile italien d’après-guerre – cette voiture est l’enfant de la grande industrie et des grands ateliers de carrosserie. Cela lui permet d’avoir une qualité apparente et intrinsèque inconnue des créations des nombreux artisans que les Américains ont appelés « etceterini ».
Ces qualités, associées à un bon confort, à d’excellentes performances et à une rareté absolue, ont fait de ces Fiat des voitures très recherchées par les amateurs de voitures de course de l’époque, et surtout par ceux qui veulent s’essayer aux Mille Miglia.
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