Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, Ettore Bugatti mise sur la création d’un modèle de série tout nouveau et surtout plus abordable. Ce modèle devrait être construit dans une usine spécialement construite à cet effet à Levallois,. Connu comme le type 73, la voiture équipée d’un moteur quatre cylindres fait ses débuts au Salon de l’Auto de Paris 1947. Malheureusement, toute la dynamique crée au sein de l’Entreprise par l’étude de ce nouveau modèle est perdue avec la mort d’Ettore Bugatti qui survient au cours de la même année. Le projet pourtant très ambitieux et déjà assez avancé est complètement abandonnée.
Alors que l’entreprise s’est restructurée, le directeur général de Bugatti Pierre Marco et le plus jeune fils d’Ettore de son premier mariage Roland créént le type 101. Un modèle conçu un peu dans la précipitation en attendant que la marque Bugatti soit prête à entreprendre une nouvelle étude sérieuse. La Bugatti type 101 n’est en fait qu’un châssis type 57 conçu près de deux décennies plus tôt, avec une carrosserie remise au gout du jour. Du coté mécanique on a changé que ce qui s’est avéré strictement nécessaire comme l’ajout d’un carburateur Weber car les Stromberg utilisés jusqu’alors n’étaient plus disponibles. Fonctionnant avec le carburant de qualité inférieure disponible, le huit cylindres en ligne suralimenté développait environ 140 ch..
Au Salon de l’Automobile de Paris 1947, Bugatti présente deux exemplaires du type 101, un Coupé et un Cabriolet tous deux carrossés par le fidèle et très ancien partenaire de la marque, Gangloff.
Estimée entre 1 500 et 1 800 000 €.
Mais finalement ce ne sera pas la rusticité du châssis et de ses essieux rigides qui motivera la désaffection du public pour la Bugatti Type 101. Ce sera plutôt la cylindrée du moteur Type 57, qui le plaçait dans une classe de puissance fiscale « 17 Chevaux Vapeur », qui imposait des taxes annuelles rédhibitoires. sur les gros moteurs en vertu de la réglementation française d’après-guerre.
La clientèle recherche des voitures plus petites avec un moteur plus frugal et ce sont les concurrents français solidement établis que sont Delahaye et Talbot Lago qui vont profiter de ce nouveau marché.
Finalement, le Type 101 sera un véritable échec commercial puisque seuls sept châssis ont été produits, y compris les deux prototypes.
Chacun a été équipé d’une carrosserie de style différent et l’un d’entre eux est même resté sous forme de châssis roulant jusqu’au début des années 1960 quand il a été équipé d’une carrosserie particulièrement originale conçue par Virgil Exner. Les sept exemplaires existent toujours, dont trois sont en exposition permanente dans le Musée National de l’Automobile à Mulhouse.