La présentation de l’Aston Martin DB4 au Salon de l’automobile de Londres en octobre 1958 tombait à point nommé, entre l’austérité du début de l’après-guerre et les Swinging Sixties à portée de main. La DB4 s’appuyait sur le succès de la DB2 et de ses nombreuses variantes, mais s’avérait sensiblement plus contemporaine, avec un châssis à plate-forme au lieu du châssis séparé de son prédécesseur et un tout nouveau moteur à double arbre à cames. Conçu par Tadek Marek, ce nouveau moteur était une fantastique unité entièrement en aluminium qui remplaçait le superbe moteur LB6 que W.O. Bentley avait initialement conçu chez Lagonda. Le LB6 a largement contribué à la décision de David Brown d’acheter Lagonda un an après avoir acheté Aston Martin en 1947, mais le moteur n’avait plus de potentiel de développement au-delà de 2,9 litres.
Le nouveau moteur de Marek était très moderne et déplaçait 3,7 litres avec une marge de progression. Son alésage parfaitement carré et sa course de 92 mm confèrent au nouveau moteur une nature plus dynamique que le moteur à longue course de la DB2. Parmi les autres caractéristiques techniques de la DB4, citons les deux carburateurs SU, la boîte de vitesses David Brown entièrement synchronisée, la direction à crémaillère et les freins à disque. Cet équipement technique moderne était habillé d’une superbe carrosserie conçue par Touring of Milan, qui donnait à la DB4 une allure continentale qui la plaçait parmi les plus belles voitures de sport de tous les temps. La carrosserie a été réalisée selon la construction Superleggera caractéristique de Touring, composée de panneaux en aluminium sur des tubes en acier de petit diamètre.
Les performances de la DB4 ont prouvé qu’il s’agissait de la meilleure voiture GT haute performance alors fabriquée en Grande-Bretagne : la vitesse de pointe avoisinait les 225 km/h et les testeurs étaient émerveillés par sa capacité à accélérer jusqu’à 160 km/h et à s’arrêter en 30 secondes. Les reproches étaient peu nombreux, mais l’un des plus sérieux concernait le refroidissement insuffisant, qui pouvait entraînait une panne du moteur. Afin de remédier à ce problème, la capacité du carter d’huile a été augmentée deux fois et un refroidisseur d’huile a été ajouté à la liste des options. De nombreuses autres modifications ont été progressivement introduites, que les passionnés ont ensuite utilisées pour diviser la production des DB4 en cinq séries.
L’arrivée de la série IV de la DB4 coïncide avec deux nouveaux développements passionnants. Septembre 1961 marque l’arrivée du moteur Special Series, tandis que le mois suivant, la première DB4 décapotable est présentée. Le moteur SS augmentait la puissance de plus de 10%, passant de 240 ch à 266 ch, grâce à un troisième carburateur SU, des soupapes plus grandes et un taux de compression plus élevé. La carrosserie décapotable était une option coûteuse et n’était disponible que pour les deux dernières années de production. Sur plus de 1 200 DB4 construites, seules 70 étaient des cabriolets. Trente d’entre elles étaient des séries IV, dont seulement 11 ont reçu des moteurs SS.
Cette auto (châssis DB4C/1055/R) a été entièrement restaurée dans les années 90.
Comptez de 900 000 à 1 100 000 $.