Le constructeur français Talbot, a toujours créé des voitures dédiées au luxe et au sport, à la diffusion confidentielle, avant d’être repris par Simca.

L’industriel italien Anthony Lago rachète la marque Talbot en faillite en 1934, pour la métamorphoser en marque de voitures de sport française de prestige, avec ses Talbot-Lago T120, Talbot-Lago T150, et Talbot-Lago T26 (et versions compétitions Talbot T150C et Talbot-Lago T26C) mais la déclaration de la Seconde Guerre mondiale en 1939 cause son échec commercial.

Talbot-Lago présente son nouveau (et dernier) moteur 4 cylindres T14 LS de 2,4 L pour 120 ch, au salon de l’Automobile de Paris 1954 (conforme à la catégorie des moteurs de course 2,5 litres sans compresseur de l’époque). Ce moteur motorise ce nouveau modèle Talbot-Lago 2500 Coupé T14 LS de 1955, avec une carrosserie héritière des précédentes Talbot-Lago T26 Grand Sport Lago (GSL) de Carlo Delaisse (chef-designer pour les carrossiers français de prestige Henri Chapron, Dubos Frères, ou Letourneur & Marchand).

Manquant de ressources financières suffisantes pour finaliser la mise au point et la fiabilité du moteur, Talbot-Lago tente de se tourner en 1957 vers le marché américain avec sa version Talbot-Lago T14 America à moteur BMW OHV V8 de 2580 cm³ de 138 ch pour 200 km/h de vitesse de pointe (réduit à une cylindrée de 2476 cm³ pour positionner la voiture dans la tranche fiscale des voitures 14 CV). Elle n’est vendue qu’à une douzaine d’exemplaires à cause de son prix très élevé (plus de deux fois le prix d’une Citroën DS présentée la même année).

Henri Théodore Pigozzi (PDG de Simca, filiale française de Fiat) rachète la marque en 1959, et motorise alors ce modèle avec son moteur Simca V8 de 2,3 L de 95 ch de Simca Vedette et Simca Chambord (issu des Ford Vedette de Ford France), modèle vendu à près de 5 exemplaires.

L’échec commercial de ce modèle cause la fin définitive de la marque Talbot-Lago en 1959, face à la concurrence des légendaires Mercedes-Benz 190 SL, Mercedes-Benz 300 SL, BMW 507, Ford Thunderbird, Ford Comète, Chevrolet Corvette C1, Jaguar XK140, Aston Martin DB2/4, Porsche 356, Maserati A6G, Lancia Aurelia B24, Bugatti Type 101, et autres Ferrari America et Superamerica…

Dessinée par Delaisse et réalisée en aluminium, cette rarissime T14 LS n’a été produite qu’à 54 exemplaires entre 1955 et 1957.
Mue par un 4 cylindres maison de 2,5 litres développant 120 chevaux, elle fut ensuite équipée d’un V8 BMW, celui installé sur les 502 et 507 et destinée au marché américain. Seuls 12 exemplaires ainsi motorisés et baptisés America furent vendus.
Anthony Lago tenta de se rapprocher de Maserati et de la famille Orsi, sans succès, avant de céder la marque à Simca en décembre 1958…

Comptez de  350 à 400 000 $.

Cette  T14LS embarque un moteur Ford V-8 à soupapes latérales de 98 ch, 2 351 cc, transmission manuelle à quatre vitesses, bras de suspension transversaux et suspension avant à ressorts à lames, suspension arrière à essieu plein avec suspension arrière à ressorts à lames semi-elliptiques et tambour hydraulique aux quatre roues freins. Empattement : 2 500 mm
On pense que moins de dix exemples ont été construits à l’origine.

À la fin des années 1950, l’ère de production de voitures de sport fabriquées à la main en quantité limitée par l’éminent constructeur français Talbot Lago touchait à sa fin. Le système fiscal français de l’époque était fortement biaisé au détriment des voitures de luxe et d’autres concurrents plus avancés d’après-guerre volaient les ventes. Ainsi, en 1959, Talbot Lago fait ses adieux au monde et est absorbé par Simca.

Le chant du cygne de cette marque glorieuse était l’America, qui était essentiellement le T14LS équipé d’un moteur V-8 à soupapes en tête. À cette époque, Talbot Lago ne pouvait pas se permettre de développer un nouveau moteur, donc l’unité choisie était en fait construite par BMW, et elle était très similaire à celle utilisée dans la célèbre 507. C’était la première Talbot-Lago à avoir le volant placé à gauche, passant à la pratique moderne traditionnelle et rendant la voiture spécialement conçue pour le marché américain, très prospère et prometteur.

Malheureusement, l’America n’a pas été le succès commercial dont Talbot Lago avait besoin, et on pense que seulement une douzaine d’exemplaires ont été produits avant la vente de l’entreprise. Rares sont les survivantes, notamment celles en bon état, mais elles sont indispensables à toute collection « complète » de voitures de sport françaises de l’époque carrossable.