La Renault Floride, qui prend le nom de Renault Caravelle pour le marché américain, est une voiture de sport roadster coupé 2+2 cabriolet, présentée au salon de l’automobile de Paris en octobre 1958, puis au salon de l’automobile de New York 1959. Fabriquées à 117 039 exemplaires jusqu’en 1968, elles sont reconnaissables en particulier par leurs inscriptions Floride ou Caravelle sur la carrosserie.

Elles furent assemblées à l’usine Brissoneau & Lotz de Creil.

 

 

Lors d’une convention en Floride, les concessionnaires américains réclament un roadster coupé-cabriolet pour séduire une clientèle jeune, et pour rivaliser avec le succès des Volkswagen Karmann Ghia, et autres roadsters anglais MG A, Austin-Healey 100-6, Triumph TR3 et américains Ford Thunderbird et Chevrolet Corvette C1 de l’époque. Pierre Dreyfus, alors PDG de la Régie, commande en 1957 un projet au designer italien Ghia pour réaliser la carrosserie de la future voiture de loisirs de la Régie, laquelle devra être sportive et capable de plaire à un public américain comme européen.

Mais Ghia avait un contrat d’exclusivité avec Volkswagen pour qui avait été réalisé le coupé « Karmann Ghia », et c’est la raison pour laquelle le chantier fut sous-traité par Ghia à Pietro Frua qui travaillait alors pour une filiale de Ghia : Ghia-Aigle.
Une fois le prototype réalisé, Pietro Frua contacte alors Renault afin de leur remettre le véhicule… En vain, car Renault était en contact avec Ghia et non directement avec Pietro Frua. En l’absence de réponse, Frua se tourne vers Ghia, qui ne donne pas non plus signe de vie. Comme Pietro Frua n’avait pas été payé pour son travail, et face au silence des différents acteurs, il fait exposer de son propre chef sur le stand de Ghia-Aigle, le prototype sous le nom de « Renault Dauphine GT » lors du Salon de Genève en mars 1958.
Pierre Dreyfus découvre avec surprise son prototype exposé alors qu’il n’aurait pas du l’être avant le salon de Paris en septembre…

Le prototype non autorisé…

La Régie reprend alors le projet et dévoile avec succès la Floride (ou Caravelle pour le marché américain) au salon de Paris de septembre 1958, puis un an plus tard au salon de l’automobile de New York 1959 (le nom de Caravelle est inspiré des avions français Caravelle de l’ère du jet de l’époque). Ce roadster coupé 2+2 (avec hardtop en option) reprend le châssis-moteur des Renault Dauphine (et Alpine A108) avec un design sportif inspiré des roadsters américains, anglais, et italiens, aux lignes fluides et élégantes, et à la finition soignée. Deux modèles sont offerts à titre de promotion médiatique internationale à Brigitte Bardot et Grace Kelly, stars mondiales glamour emblématiques de l’époque.

Présentée de couleur vert Bornéo, la RENAULT FLORIDE 1959 de la Collection fut offerte par la Régie Renault, en octobre 1959, à Son Altesse la Princesse Grace, à l’occasion de son lancement. Le même modèle mais de couleur blanc cassé fut donné à la célèbre actrice française, Brigitte Bardot.
Cette voiture aux courbes arrondies est dotée d’un moteur 4 cylindres en ligne, 34 ch, 845 cc, 125 km/h, 765 kg.

 

Voiture offerte à la princesse Grace de Monaco et propriété de S.A.S le Prince de Monaco. (Notez la calandre optionnelle et purement décorative, le moteur étant situé à l’arrière)

Le dossier de presse remis aux journalistes indiquait qu’elle serait produite sous trois variantes : coupé, cabriolet et cabriolet-transformable avec un Hard-top. Mais ce dossier de presse ne mentionne jamais « Ghia » comme ayant réalisé la carrosserie, au mieux, il est mentionné que « la carrosserie a été réalisée et étudiée en collaboration par les spécialistes de la Régie Renault et un groupe italien« .

Mais à l’image de l’échec américain de la Dauphine, l’aventure tourne court en Amérique du Nord, et les Caravelles invendues sont toutes rapatriées en France, où Renault écoule avec succès la totalité de cette production américaine de 117 000 exemplaires en 10 ans.

1962 :
Au printemps, apparition de Caravelle en version Coupé, appelée Floride S en version cabriolet bien que son équipement n’ai plus grand’chose en commun avec la Floride : dans les deux cas, le moteur de la R8 prend place à l’arrière de la voiture et les jantes sont ajourées, comme sur la R8. Les 4 freins à tambours sont remplacés par 4 freins à disques, l’équipement électrique passe en 12 volts. Les prises d’air sur les flancs sont supprimées, et le capot moteur percé d’ouïes de ventilation. Un témoin d’eau prend place sur le tableau de bord. Apparition de la boîte 4 vitesses avec première non synchro (choix possible entre la boîte 3 ou 4). La plaque arrière est équipée d’un enjoliveur en alu gauffré et le rétroviseur avec un plafonnier incorporé.

1963 :
En septembre, la Floride S et la Caravelle « coupé » (type R1131 à moteur 956 cc) sont remplacées par la Caravelle 1100 (type R1133), équipée dorénavant du moteur de la R8 major (1108 cc, 55 ch SAE). La boîte est entièrement synchro. Le monogramme «CARAVELLE » (lettres séparées) prend place sur la jupe avant. Sur le capot arrière, monogramme « 1100 ». Sur l’aile avant droite, inscription « Caravelle ». Sur la planche de bord, le bandeau supérieur est à bordure piquée, la graduation du compteur atteint 160 Km/h. Le passager bénéficie d’une poignée de maintien sur la gauche. Des points d’ancrage pour ceinture de sécurité sont prévus de série. Le réservoir est de 38 litres (au lieu de 31). La lunette arrière de la capote est agrandie.

1964 :
En septembre, le cabriolet est supprimé du catalogue. Il ne reste plus que le modèle convertible avec capote ou hard-top. Suppression de l’inscription «Caravelle» sur l’aile AV droite. Le fond du cadran du compteur de vitesses est désormais peint en noir givré. Les graisseurs de la direction et des moyeux AR sont supprimés.

1965 :
En Avril, le vase d’expansion en tôle est remplacé par un vase d’expansion en verre et passe à la gauche du moteur. En septembre, augmentation de puissance à 57,5 ch SAE et adoption d’un carbu double corps. De ce fait, le modèle devient « Caravelle 1100 S ». Les feux de position AV sont rectangulaires et non plus ronds, un losange « Renault » vient s’installer sur la partie supérieure de la proue, le monogramme Renault, sur l’aile AV gauche, est supprimé. A l’AR, le monogramme « 1100 » est remplacé par un monogramme « Renault ». Le tableau de bord est à cadrans ronds, le volant à moyeu plat et les branches ont des perforations simulées.

1966 :
En septembre des points d’ancrage pour ceintures de sécurités sont prévus aux places AR, entraînant le renforcement des passages de roues AR.

1967 :
Aucune modification notable.

1968 :
En juillet, arrêt de fabrication.

Moteur Billancourt : 845cm³ – Moteur Sierra : 956cm³ / 1108cm³, Puissance maximale : 34 à 58ch, Transmission : propulsion, BV3 et 4, Vitesse maximale : 125 à 145km/h, Carrosserie : 2 portes, Freins : 4 freins tambour puis à disque, Roues : à voile plein, Poids : environ 800kg.