Au sortir de la 2ème guerre mondiale, d’anciens ingénieurs de BMW se regroupent afin de créer une petite société nommée Veritas à Meskrirch-Bade. A leur tête Lorenz Dietrich, ancien dirigeant de l’usine BMW de Berlin-Spandau, Schorsch Meiet, un coureur automobile, Ernest Loof, technicien réputé, Georg Meier, champion d’Europe et d’Allemagne de 500cc en 1938 et Walter Miethe, un ancien champion cycliste…
Tout ce petit monde fervent de courses automobile lance officiellement en 1947 la marque Veritas destinée à la compétition. Ils récupèrent des BMW 328 d’occasion et leur moteur de 1 971 cc et les habillent de carrosseries aluminium de type ponton et profilées, dans la mouvance Streamline très en vogue avant-guerre. Les premiers modèles sont dénommés BMW-Veritas. Toutefois, BMW interdit l’utilisation de son nom, et c’est désormais sous le nom de Veritas RS que les modèles sont engagés en compétition. Dominant les courses allemandes d’après-guerre, la Veritas RS rencontre un certain succès à l’étranger, avec des commandes en Italie, en France, en Suisse et même aux Etats-Unis.
A travers ces succès, le nom de Véritas commence à être connu. Voulant dépasser le cadre trop typé de sa production, Lorenz Dietrich décide de toucher une clientèle plus large en réalisant un modèle pouvant répondre à leur souhait. Ayant rencontré et sympathisé avec Paul Panhard sous l’occupation, il renoue le contact lors du Salon de Paris 1949, première exposition mondiale de Véritas.
Lorenz Dietrich passe un accord avec le constructeur automobile français Panhard pour la livraison de moteurs et de composants pour le modèle de petite voiture à traction avant à succès Dyna, afin de la proposer sur le marché national sous le nom de Dyna-Veritas, avec des carrosseries fabriquées par la société Baur de Stuttgart.
C’est ainsi que nait la Veritas Dyna, animée par le brillant petit moteur de la Panhard Dyna X, le flat-win Panhard refroidi par air avec le sous-châssis avant. Au sommet du tableau de bord, on reconnaît la poignée de frein à main marquée Dyna, caractéristique des Panhard de l’époque. La carrosserie en acier sur le châssis en caisson du cabriolet est réalisée par Baur.
Pour en diminuer le prix de revient, la Dyna Véritas empruntera nombre éléments de chez DKW, d’où un air de famille indéniable. Seule la partie avant, exception faite des phares, restera originale, avec une calandre bombée toute germanique, comme l’ensemble de la ligne, qui ne manque cependant pas de charme, même si la présence d’une mécanique Panhard, n’est pas perceptible, moteur coupé. Au sommet du tableau de bord, on reconnaît la poignée de frein à main marquée Dyna, caractéristique des Panhard de l’époque.
Le baptême public aura lieu le 11 mai 1950 lors de l’exposition automobile de Reutlingen. C’est bien un cabriolet de type 2+2, empruntant le 750 cc de la Dyna 120.
A cause retards considérables dans la livraison des véhicules qui avaient été commandés et, pour la plupart, déjà été payés, Véritas déclare sa faillite en novembre 1952. Mais Dietrich ne s’avoue pas battu et créée dès le mois suivant une nouvelle société à Baden-Baden : la D »yna Automobil Import und Export GmbH ». C’est ainsi que les livraisons reprennent au début de 1951, non seulement des ensembles mécaniques 750 , mais aussi de Dyna toutes montées destinées au marché allemand et qui seont distribuées par un réseau d’une cinquantaine d’agents sous la tutelle de la maison mère de Baden-Baden et de deux filiales : Dyne-Sn à Munich et Dyna-West à Essen. En mars 1951 la production des Dyna-Véritas redémarre, et la présence un mois après au Salon de Francfort confirma cette reprise.
Malgré la concurrence du Panhard-Junior, moins chère, la production totalise 176 Dyna-Véritas jusqu’au début de 1954, date de la dissolution officielle de la « Dyna Automobil GmbH ».
L’exemplaire présenté ici est un modèle « Sprint » plus puissant, doté d’un moteur de 745 cc, produisant 38 ch avec une vitesse de pointe de 120 km/h. Il s’agit de la version la plus rare parmi les modèles survivants. Finie en vert métallique sur cuir tan, elle a été restaurée avec soin et conserve de nombreux éléments d’origine.
Cette auto (châssis 28854) a été adjugée 70 150 € à Paris en 2020.