La DS cabriolet est une voiture à part dans le paysage automobile français de l’après-guerre. Association de l’innovation Citroën et du talent du carrossier Henri Chapron, elle incarne le parfait équilibre entre le très haut de gamme français d’avant 1939 et la modernité des trente glorieuses. Son histoire est unique, et sa place sur le marché des anciennes exceptionnelle.
L’histoire de la DS cabriolet est donc celle d’un homme, artisan d’exception, Henri Chapron. Au sortir de la guerre, son activité de carrossier à Levallois se trouve compromise, alors que nombre de grands constructeurs et de carrossiers ferment leur porte. C’est la fin d’une époque, l’âge d’or de la haute couture automobile française.
Mais au Mondial de l’Automobile de Paris de 1955, Henri Chapron tombe sous le charme de la nouvelle Citroën DS, tout comme les 12 000 personnes qui passèrent commande dès la première journée du salon, le 7 octobre 1955.
Comme aucun projet de cabriolet ou de coupé n’est prévu par le constructeur français, il décide de saisir sa chance. Il conçoit le tout premier cabriolet DS, et le présente au Mondial de l’Automobile de 1958. La presse est dithyrambique. Les portes ont été allongées et épaissies, le pare-brise abaissé… la voiture est sublime.
On est aussi séduit chez Citroën. Ainsi démarre une nouvelle collaboration avec Monsieur Henri Chapron. Pendant 2 ans, Chapron et Citroën travaillent sur le projet, afin de proposer une version « usine » de la DS cabriolet, plus conforme aux normes de sécurité et moins coûteuses à produire que les versions conçues par le carrossier.
A partir de 1960, la production des DS cabriolet version « usine » commence dans les ateliers Chapron. Citroën, qui ne souhaite pas s’embarrasser d’une si petite production, fournit à Chapron le châssis et la mécanique. Le constructeur assure aussi la commercialisation des voitures dans son réseau, permettant aux acheteurs de pouvoir bénéficier d’une garantie sur ces cabriolets version « usine « .
En parallèle, Chapron produit aussi ses propres versions de la DS cabriolet. Ils deviendront respectivement « La Croisette » (sur la base de la DS 19) et « Le Caddy » (sur la base de l’ID 19). Quelques années plus tard, il crée un autre modèle de cabriolet, « Le Palm Beach », qui propose quatre vraies places. Les créations de Chapron sont plus originales et luxueuses aussi, proposant un habitacle raffiné et un…autoradio (comble du luxe dans les années 60).
Ainsi, les ateliers Chapron survivront jusqu’à la disparition d’Henri Chapron en 1978, essentiellement grâce aux cabriolets et aux coupé DS. Exception industrielle, ce cabriolet incarne la passion d’un homme pour le bel ouvrage et son goût pour les automobiles rares. Celui qui aura carrossé les plus belles, Bugatti, Hispano et autres Talbot Lago, aura trouvé dans cette DS pas banale le moyen de faire vivre son art.
Le cabriolet DS reprend la mécanique originale de la berline. Confortable, elle ne se distingue cependant pas par ses performances. Si l’on tient compte de l’ensemble de la production (modèles dits « usine » et cabriolets Chapron), on totalise 1483 voitures, 1365 exemplaires de série et 118 Chapron. La plupart des cabriolets « usine » (779) disposaient de la mécanique des DS 19. Animée par un quatre-cylindres en ligne de 83 chevaux, cette version atteignait une vitesse maximale de 150 km/h. A partir de 1965, la version DS 21 est proposée (483 exemplaires vendus), offrant une puissance de 109CV.
Autant le dire de suite, acheter une DS cabriolet n’est pas donné à toutes les bourses. Comptez en effet entre 100 000 euros, pour une version usine en état moyen, et plus de 250 000 € pour un beau spécimen Chapron. La voiture fait partie des rares autos françaises d’après-guerre à rivaliser avec les vedettes allemandes ou anglaises sur le marché des anciennes. Sa cote se situe d’ailleurs à des niveaux comparables à ceux atteints par la Jaguar Type E cabriolet (série 1), une référence en la matière.
Ce « cabriolet usine » carrossé par Chapron, seul autorisé par la marque, est sans doute la version la plus désirable de la célèbre Citroën DS.
Rouler en DS décapotée procure un plaisir rare avec un comportement routier doux et unique, l’impression de » flotter » sur l’asphalte tout en ayant une direction précise et un incomparable tenue de route. Une part d’histoire et du patrimoine automobile français.
Chapron reprend ce que l’usine n’avait ni le temps ni les moyens de faire, et il produit sa première version cabriolet deux portes de la « Déesse » en 1958. Ce cabriolet » usine » fut présenté en première mondiale en 1960, et ce sont 1 365 exemplaires qui sortent des chaines de production de 1961 à 1971.
Après la fin de la production officielle, une poignée de voitures ont continué à être produites sur une base personnalisée jusqu’en 1978.
Citroen DS 19 Le Paris coupé (Chapron) – 1959 - Dream Garage
1 mars 2024 13:43
[…] février 1959, les commandes encourageantes du cabriolet DS poussent Chapron a présenter une version Coach de la Citroën DS directement dérivée du […]
MACCHIA Jean-Rémy
12 décembre 2024 10:49
Bonjour,
Je travaille pour Auto Plus Classiques.
Serait-il possible d’utiliser vos photos des compteurs Jaeger de ce cabriolet DS (que vous avez publiées le 27 septembre 2022) ?
Si oui, pouvez-vous me les envoyer en haute définition ?
Le crédit photo sera évidemment mentionné.
Merci,
Cordialement.
Gérald
14 décembre 2024 21:10
Bonjour Jean-Rémy,
ça aurait été avec plaisir, mais je ne dispose plus des sources en HD…